Un été avec le commissaire Ricciardi, voire plus

Patricia SOLINI du CCFI, vous propose de découvrir les enquêtes du commissaire Ricciardi, de l’auteur italien Maurizio de Giovanni, en français ou en italien.

C’est grâce à une conférence proposée au Centre Culturel Franco-Italien de Nantes le mercredi 5 juin 2024, que je fis la connaissance du commissaire Ricciardi, personnage créé par l’écrivain italien Maurizio De Giovanni.

Et c’est la traductrice de ces « giallo » Odile Rousseau, nantaise, qui me donna l’envie d’en savoir davantage sur ce flic ténébreux, d’origine du Cilento en Campanie et aristocratique, peu disert et peu à son aise dans cette ville de Naples populaire et bouillonnante comme agitée en permanence par les laves souterraines du Vésuve.

Ricciardi est un policier complètement dévoué à son travail, loin des clichés du flic porté sur la bouteille et la cigarette, copinant avec la pègre et les prostituées. Ricciardi survit au-dessus de la mêlée et s’empêche même d’aimer. Car il a un lourd secret, il voit ce que le commun des mortels ne voit pas et il entend ce que lui susurrent les morts de mort violente. Et seul le désir de vérité le guide, indépendamment des injonctions de ses supérieurs, nettement moins soucieux de cette vérité mais davantage de leur carrière ou de plaire à leurs nouveaux maîtres.

« Luigi Alfredo Ricciardi, l’homme qui ne portait pas de chapeau, était commissaire de police à la brigade mobile de la Questure royale de Naples. Il avait trente et un ans, l’âge du siècle. L’ère fasciste en avait neuf. ».

Il y a d’abord le cycle des Saisons : le premier, c’est « L’hiver du commissaire Ricciardi, où il est question d’un meurtre à l’opéra, puis « Le printemps du commissaire Ricciardi » où une vieille bat les cartes des destinées des uns et des autres, « L’été du commissaire Ricciardi » où une duchesse est assassinée chez elle, enfin « L’automne du commissaire Ricciardi » sur fond d’arrivée de Mussolini à Naples.

Puis il y a la série des fêtes : Noël, Pâques etc. Et la trilogie commençant avec « La méthode du crocodile ». Les vivants et les morts occupent notre commissaire.

Maurizio de Giovanni procède à une étude soignée des psychologies des personnages et de leurs motivations.  L’attention se porte sur tous, qu’ils soient célèbres et riches ou pauvres à mourir de faim. Car c’est la faim ou l’amour qui sont les vrais mobiles de ces meurtres.

Sur fond de la montée du fascisme, de la transformation de la ville de Naples et de la vie quotidienne dans les années 30, laissez-vous aller à suivre l’intrigant commissaire Ricciardi dans ses enquêtes qui vous surprendront jusqu’à la fin.

En livre de poche Payot et Rivages.

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